Au sud

Au sud du monde 

J’ai pris mon quart 

Vers la Méditerranée

Une fenêtre , une terrasse.

Je reçois des signaux  de mon enfance,  encore une fois. 

C’est un pays de turquoise l’enfance  et pendant que je m’y plonge j’entends la voix de ma grand mère qui m’appelle : « descend nous rejoindre dans la vigne!!! » 

La vigne c’est à côté de la route , la route est un terrain de football et le ballon est comme mon cœur : il rebondit et virevolte dans l’air . Jamais il ne se repose . 

Je suis de l’enfance où l’on ne repose jamais , ça courre ça transpire , ça s’agite. 

La Méditerranée est un tumulte ou on se fait bringuebaler  sans cesse  au gré des événements . Ici la vie est une pulsation , une rythmique . 

Partout où je vais j'amène avec moi  mon enfance turquoise . Ce bleu qui m’a éclairé lorsque je le contemplais par la fenêtre grande ouverte sur le rêve, allongé dans la chambre de  mes grands parents . L’écran idéal pour un esprit en quête d’ailleurs . 

Ce ciel me suit partout 

Après ce ciel j’ai vu d’autres ciels dans  tes yeux , dans ton iris , dans tes pupilles.  


Au sud du monde est mon cœur disais je  , entre les figuiers de barbarie et les algues brunes , entre la joie de te retrouver et la peur de te perdre. 

Je suis là éternellement et pour toujours à ta côtés , cœur battant en attente d’une nouvelle , d’un lendemain qui changera tout encore une fois. 

Car tout change et se transforme et tout demeure. 

J’ai vu le cimetière marin de Bonifaziu . J’ai vu l’éternité.

J’ai vu les prairies desséchés de la Sardaigne en été lorsque l’on s’approche de Cagliari : c’est un  far west ! 

J’ai vu les côtes abruptes de la Liguria : c’est une pente vers les abysses. 

J’ai vu et j’ai senti les parfums des ruelles de Belsunce à Marseille : c’est une piste qui mène vers l’orient  

Ce n’est pas moi qui dicte le tempo; C’est le monde.  

Partir du sud  est impossible : c’est un royaume qu’on ne quitte pas.

Lorsqu’on a été ébloui on garde une rétine maculée , avec la trace de la lumière. 

Aucune photographie ne peut dire ce qu’est ce rêve après l’éblouissement , ni aucun film ni aucune mélopée. 

Dans la mer qui virevolte et n’en fait qu’à sa tête il y a tes yeux  . Je suis là entre tes paupières et tes larmes de joie. 

Entre la caresse d’un été et la promesse d’un septembre ensoleillé. 

Septembre , la mer , le ciel , un coucher de soleil , jamais le même , toujours changeant avec ses nuages qui n’en font qu’à leur tête. 

On ne maîtrise rien , ni la vie , ni les jours , ni les couleurs du ciel . On saisit des instants et puis on s'en ira pour toujours.


SC.   Septembre 2023 













Commentaires

  1. Tes pensées sont magnifiques, on aime se fondre dans ton bleu turquoise pour tenter d'apercevoir cet enfant qui s'élance vers son ballon le cœur léger !
    La vie devient si difficile à l'âge de la maturité qu'on aimerait, juste un instant, faire un retour arrière dans ce pays des rêves et de l'insouciance....

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